Si la prise en charge d’un véhicule client était un geste anodin par le passé, elle s’avère être davantage sensible dans le climat actuel. S’installer au volant d’un véhicule sans le nettoyer, pour le déplacer sur le pont par exemple, revient potentiellement à s’exposer à la COVID-19, et ce même si les contaminations « par objet » semblent rares.
Il faut dire que les véhicules sont des espaces relativement petits, dans lesquels des personnes confinées le temps d’un trajet peuvent facilement recouvrir l’habitacle de postillons après avoir toussé ou éternué.
Néanmoins, une bonne organisation, de la rigueur et les produits adéquats permettent de réduire les risques.
Aérer le véhicule dès l’arrivée du client
Aérer les véhicules entrants quelques heures avant d’intervenir dessus est un bon moyen de renouveler l’air et d’évacuer tout ce qui se tiendrait en suspension dans l’habitacle.
Ce geste simple est d’autant plus intéressant qu’il peut être réalisé par le client lui-même à son arrivée. Pour cela, la consigne peut être passée en amont, lors de la prise de rendez-vous téléphonique, ou rappeler sur des affichages positionnés stratégiquement dans le garage.
Ne pas oublier que vous êtes responsable du véhicule
Si vous décidez d’aérer les véhicules entrants, n’oubliez pas que vous en êtes juridiquement responsable. Il est donc recommandé de prêter une attention toute particulière sur ces véhicules qui resteront ouverts en grand, en extérieur.
Faites-les stationner dans un endroit sécurisé, sur lequel vous pouvez jeter un coup d’œil à tout moment. Ainsi vous repérerez rapidement tout individu qui convoiterait les objets laissés, par vos clients, à l’intérieur des véhicules.
Se méfier des clés qui vous sont tendues
Une fois arrivés à l’accueil, vos clients effectueront tous les mêmes gestes (à peu près). À savoir un bonjour respectueux, l’annonce de l’objet de leur visite et la remise des clés du véhicule. Méfiez-vous de l’objet tendu, il y’a peu de chance qu’il ait été désinfecté.
D’ailleurs, souvenez-vous de la dernière fois que vous êtes allé faire vos courses. Vous êtes-vous nettoyé les mains sur le parking, avant même de saisir vos clés pour ouvrir le coffre de votre véhicule ? Ou avez-vous déverrouillé votre voiture, chargé les courses dans le coffre, mis les clés dans le contact, tout cela avant de passer du gel hydroalcoolique sur vos mains ? Si votre réponse n’est pas spontanée, considérez que vos clients sont dans le même cas que vous.
Par sécurité, désinfectez les clés.
S’équiper pour se protéger de la COVID-19
Avant de procéder à la désinfection de l’habitacle, il est important que vous vous protégiez. Pour cela, commencez par enfiler une paire de gants.
Le port de lunettes de protection est également conseillé. Elles empêcheront les poussières présentes dans l’habitacle de venir se déposer dans vos yeux lors du nettoyage.
Enfin, le port du masque ne peut qu’être vivement conseillé. Non seulement parce qu’il vous empêchera de toucher votre bouche avec vos gants, mais aussi parce qu’il vous évitera de déposer vos propres « gouttelettes » dans le véhicule. Il est bon de rappeler ici que nous ne disposons pas de suffisamment de recul pour savoir si, oui ou non, vous pouvez être tenu responsable (juridiquement) de la contamination d’un client après être intervenu sur son véhicule. D’ailleurs, comment prouver que la contamination aura eu lieu à ce moment-là ? Prudence est mère de sûreté.
Utiliser les produits adaptés sur les zones sensibles
Depuis le début de cette crise sanitaire, le gel hydroalcoolique est considéré comme un moyen efficace pour se protéger de la COVID-19. Néanmoins, son application sur un volant ou des sièges en cuir est fortement déconseillée car le gel attaquerait le matériau.
Privilégiez plutôt un désinfectant virucide efficace sur toutes les surfaces. Pulvérisez-le à environ 20 cm de la surface à nettoyer et laissez agir 5 min. Une fois ce délai passé, essuyez l’habitacle avec un chiffon microfibre.
Les premiers éléments à nettoyer sont les poignées de portes, extérieures comme intérieures, car une chose est sûre : vous, ou vos collègues, allez les manipuler pour intervenir sur le véhicule.
Une fois que les poignées sont nettoyées et donc débarrassées de la COVID-19, concentrez-vous sur le volant, le pommeau de vitesse, le frein à main, les commodos, les boutons de la console centrale, la commande d’ouverture du capot ainsi que les miroirs.
Pour finir, protégez l’habitacle avec les traditionnelles housses de protection pour le volant et les sièges. N’oubliez pas de mettre le chiffon microfibre à laver et d’en reprendre un propre pour le prochain véhicule client.
Penser à la subvention de l’État
L’Assurance Maladie propose aux travailleurs indépendants ainsi qu’à toutes les entreprises de moins de 50 salariés, une subvention « prévention COVID » allant jusqu’à un remboursement de 50% des investissements réalisés pour réduire les risques de transmission du virus.
Certaines conditions doivent toutefois être respectées. L’investissement consenti doit être de 1000 € HT minimum pour une entreprise avec salariés, de 500 € HT minimum pour un travailleur indépendant sans salarié. Dans les deux cas, le montant maximum de la subvention est fixé à 5000 €.
Sont concernés par cette subvention « prévention COVID » : les achats de masques, de gels hydroalcoolique et de visières à condition que ceux-ci aient été accompagnés d’investissements pour guider le public et faire respecter les distances (guides files, poteaux et grilles, barrières amovibles, cordons et sangles associés, etc.), pour communiquer visuellement (écrans, tableaux, support d’affiches, affiches, etc.) et pour isoler les postes de travail des contacts avec les clients, le public ou entre collègues (pose de vitre, plexiglas, bâches, etc.).
Les gants et les lingettes ne font en revanche pas partie du matériel subventionné.
